Quelques pensées éparses sur la dépression et le désoeuvrement

J'écris cet article à 4h du mat, plus d'un mois après le précédent.

La Vie, c'est pas toujours simple. La mienne l'est un peu trop en un sens ces temps-ci. Tous les jours, je me couche à 5h du matin, je me lève à 15h, je mets ma crème d'oestrogène (je suis un traitement hormonal féminisant) un peu après le lever et j'attends qu'elle sèche pendant au moins une heure en jouant aux jeux-vidéo (souvent c'est Card Clash Fighter où j'ai acquis un nombre ridicule de chaque carte rare), la même chose le soir; et entre les deux, à peu près rien.

Pour vous situer le contexte, j'ai fait une formation cet Eté pour un nouveau job, mais je me suis pétée la jambe juste avant de reprndre le taf, et ça fait déjà deux mois que je suis en convalescence avec une patte folle. Depuis je glande à la maison en reléguant l'essentiel des tâches ménagères à mes coupaings, avec très peu de sortie en extérieur.

Ce qui me frappe avant tout dans ce résumé, ce sont deux choses. La première est à quel point ma situation a peu évolué depuis que j'ai fini mes études il y a de ça 10 ans. J'ai bien eu quelques jobs entre les deux mais jamais bien longtemps. J'ai glandé chez mes parents qui heureusement ne m'ont pas foutu à la porte pendant toutes ces années alors que l'envie leur en démangeait terriblement, et pour ça je les en remercie. Le quotidien était sans doute moins morne à cet époque car avant le Covid, je sortais plus et voyait plus de monde, notamment les infirmières du CMP (je suis très mal suivie depuis que j'ai déménagé); mais déjà à l'époque mes journées se résumaient surtout à aller sur Internet et jouer aux jeux-vidéo.

La seconde chose, et celle qui me frappe le plus au moment j'écris ces lignes est à quel point cette situation est de façon irritante supportable. Je ne suis pas en situation financière difficile (ça a varié selon les moments mais reconnaissons qu'être issue d'une famille aisée a grandement aidé), je n'ai pas de maladie incurable (j'espère bien remarcher un jour convenablement), je n''ai personne à charge et j'ai même la chance d'avoir une situation sentimentale plus que heureuse. Et pourtant la situation est pesante.

Engoncée dans mon quotidien morne, je reste repliée sur moi-même. Inutile dans un monde au bord de l'effondrement, que ce soit social, politique ou climatique, je me sens terriblement impuissante. Je suis condamnée à m'apitoyer sur mon sort et j'ai horreur de ça.

Ma seule échappatoire, la création, m'est ces temps-ci inaccessible : impossible de produire. L'état de ce blog en atteste car c'est la pierre la moins ambitieuse de mon oeuvre. J'aimerai me remettre à faire des jeux-vidéo, écrire mon roman, simplement m'occuper de ce blog ou d'autres trucs, mais impossible de faire quoi que ce soit.

Je ne m'explique pas totalement cet état de fait. Bien sûr, la dépression et un traitement inapproprié y sont sûrement pour beaucoup, mais ça n'est pas entièrement satisfaisant comme explication. Y a-t-il d'autres mécanismes à l'oeuvre ? J'imagine que la visite chez un bon psy pourrait m'aider à y voir plus clair, mais tant que je ne peux pas me déplacer je vais pas vraiment pouvoir trop compter là-dessus. 

C'est peut-être la raison d'être de cet article : me préparer à cette séance. Voilà du coup un article plus personnel qu'à l'accoutumé. J'essaierai d'éviter de faire ça trop souvent, mais si ça peut relancer le blog, ça sera un mal pour un bien.

On se retrouvera peut-être très bientôt pour un article plus léger sur des nanars ou Magic par exemple, j'espère. D'ici là portez-vous bien.

Pour vous féliciter d'être arrivés jusqu'à là, une photo trop choupie de bébé Fuzzy.